Devenir famille d’accueil

Retour à la normale pour les services de placement familial : On s’en est relativement bien sortis

Retour à la normale pour les services de placement familial : On s’en est relativement bien sortis

Pendant le confinement, les Services d’Accompagnement en Accueil Familial (SAAF) ont été très sollicités, particulièrement pour les prises en charge d’urgence. Ils retrouvent maintenant un rythme moins soutenu, bien que les demandes de placement à court terme restent nombreuses.

Les services de placement familial peuvent enfin reprendre leur souffle. Ces structures, dont la mission est d’aider des enfants à grandir et s’épanouir dans une famille d’accueil à court, moyen ou long terme, ont dû augmenter le nombre de jeunes pris en charge durant la pandémie. Pour Michael Rossi, directeur général de l’ASBL « La famille d’accueil Odile Henri », le bilan est toutefois plutôt positif. « Quand je vois la dynamique qu’il y a entre les jeunes et les familles d’accueil avec lesquelles on collabore, je constate qu’on s’en est relativement bien sortis – et ce, grâce aux travailleurs sociaux et aux psychologues de nos centres, qui ont investi beaucoup d’énergie en cette période ».

Le calme avant la seconde vague ?

En cette période de rentrée, « Nous craignons une arrivée plus importante des demandes de prise en charge des jeunes », signale Guy De Backer, porte-parole de la fédération des SAAF. « Des procureurs de la jeunesse ont averti que certains enfants auraient dû être aidés et n’ont pas pu l’être durant le confinement. Les crèches et les écoles vont probablement constater les dégâts ». Chez « La famille d’accueil Odile Henri », on préfère éviter l’alarmisme : « Prédire les difficultés qu’on va rencontrer ne sert à rien. Généraliser peut donner une ligne de conduite mais notre priorité, c’est de travailler au cas par cas ». Michael Rossi affirme que l’augmentation de demandes de prises en charge d’urgence existait déjà avant la pandémie. « Pendant le confinement, cette tendance s’est en effet renforcée, mais aujourd’hui nous n’avons pas plus de demandes que durant la période qui a précédé le Covid ».

Une crise aux bienfaits imprévus

La période de lockdown a aussi eu des effets positifs inattendus : « On a remarqué que beaucoup d’enfants se sont apaisés dans leur famille d’accueil pendant le confinement », explique Guy De Backer. Selon lui, trois hypothèses peuvent expliquer ce phénomène : « Les enfants n’étaient plus constamment sollicités par des activités, ils étaient soulagés de l’éventuel stress de l’école et ils ne devaient pas rencontrer leurs parents – or, pour certains, cela peut être une source d’angoisse. » Le porte-parole explique que, dans la majorité des situations, les parents ont accepté avec sérénité l’éloignement imposé par la crise sanitaire, dans l’intérêt de leurs enfants. « C’est très positif parce que cela veut dire que ces parents ont vécu une véritable prise de conscience ! »

Une solidarité efficace, mais en pénurie

« L’un des premiers constats dressés après la crise sanitaire est que le dispositif des familles d’accueil fonctionne très bien », affirme Guy De Backer. Ces bénévoles changent la vie des enfants, que ce soit sur le long terme ou dans l’urgence ; ils aident les jeunes à grandir et leur permettent de créer des liens d’attachement plus sécurisés. Le problème, c’est que cette forme de solidarité est en pénurie. Quant aux centres, ils espèrent pouvoir augmenter leur capacité d’accueil pour répondre à l’augmentation des demandes de placement d’urgence. L’ASBL dirigée par Michael Rossi a pour objectif à long terme de doubler ce type de prise en charge – six maximum, actuellement – et d’augmenter d’une centaine le nombre d’enfants placés à moyen et long terme. « Travailler avec cinq implantations donne beaucoup de possibilités : on peut engager du personnel supplémentaire et encadrer davantage les jeunes. On mutualise nos moyens, en fait ».

Tenter d’accueillir un enfant en difficulté ? Retrouvez toutes les informations nécessaires ainsi que des témoignages sur le site « Les Familles d’accueil »

Source: ici